Habitudes alimentaires au cours des 50 dernières années | Stannah

Alimentation : comment nos habitudes alimentaires ont-elles évolué au cours des 50 dernières années ?

Partout dans le monde, nos habitudes alimentaires ont évolué, mais les aliments que nous consommons aujourd'hui et notre manière de les consommer sont-ils meilleurs qu'il y a 50 ans ?

Écrit par Stannah

Comment nos habitudes alimentaires ont-elles évolué au cours des 50 dernières années ?

Le monde a beaucoup changé ces 50 dernières années. La mondialisation, les progrès technologiques, l’évolution du rôle social des hommes et des femmes et le changement climatique ont eu un impact énorme sur notre mode de vie. Mais qu’en est-il de nos habitudes alimentaires ? Comment l’évolution des modes de vie et le monde moderne ont-ils influencé notre régime alimentaire ? Et sommes-nous en meilleure ou en moins bonne santé qu’il y a 50 ans ?

Lorsque nous parlons de changements de nos régimes alimentaires, nous pensons immédiatement à l’essor fulgurant de la restauration rapide. Les chiffres croissants de l’obésité et du diabète sont exposés dans tous les médias et nous sommes constamment confrontés à de nouvelles enquêtes qui nous disent que tel ou tel aliment est mauvais pour notre santé. Mais ce que nous mangeons aujourd’hui est-il réellement plus mauvais pour notre santé que l’alimentation d’il y a 50 ans ?

Nous allons examiner cette question !

Table des matières
Ce que le monde mange
Les tendances mondiales de l’évolution des régimes alimentaires
Mangeons-nous encore trois vrais repas par jour ?
Nous avons plus de choix, mais cela a-t-il un impact positif ou négatif sur notre santé ?

Ce que le monde mange

Tout d’abord, nous allons examiner l’alimentation humaine à l’échelle mondiale, ce qui n’est pas facile ! Les modes de vie sont parfois extrêmement différents d’un continent à l’autre, mais aussi d’un pays à l’autre et, bien sûr, d’une famille à l’autre. Il est donc très difficile de parler de l’alimentation en général. Les différentes cultures et les cadres de vie sont aussi des facteurs importants qui ont une grande influence sur ce que nous mangeons.

Le livre «Hungry Planet: What de Worlds Eat » (ou : Une planète affamée : ce que le monde mange) illustre fort bien ces différences. Le livre contient des photos des aliments consommés en une semaine par une famille, et ce pour 24 pays du monde ! Suivez le lien pour voir certaines des photos et les comparer avec votre régime alimentaire sur une semaine.  Vous serez surpris de la différence qui existe, notamment entre des pays comme les États-Unis et le Mali.

Une semaine de nourriture pour une famille américaine.

Bron: Une planète affamée : Ce que le monde mange – États-Unis : La famille Revis de Caroline du Nord./p>

Une semaine de nourriture pour une famille équatorienne

Bron: Une planète affamée : Ce que le monde mange – Équateur : La famille Ayme de Tingo.

 

Une semaine de nourriture pour une famille égyptienne

Bron: Une planète affamée : Ce que le monde mange – Bhoutan : La famille Namgay du village de Shingkhey.

 

Une semaine de nourriture pour une famille équatorienne

Bron: Une planète affamée : Ce que le monde mange – Egypte : La famille Ahmed du Caire.

Les photos montrent l’influence de la culture et de l’environnement de chaque pays sur la manière dont leur population s’alimente et sur les types d’aliments d’où ils tirent leurs nutriments et leurs calories. Ce sont des images comme celle-ci qui nous rappellent à quel point nous sommes différents. Cependant, ces photos, qui ont été prises il y a seulement 13 ans, sont déjà dépassées alors que l’industrie alimentaire ne cesse de se développer.  Nos régimes alimentaires changent et évoluent tous dans la même direction.

Au fil du temps, nous observons des tendances bien identifiables qui affectent la population mondiale. Ce qui indique que nous ne sommes en fait pas si différents ! Mais que ces changements signifient-ils de plus ? Que ces tendances changent-elles dans notre alimentation

Les tendances mondiales de l’évolution des régimes alimentaires

On ne peut nier que notre environnement matériel (facteurs environnementaux) et humain (facteurs culturels) a une influence énorme sur notre alimentation. Mais maintenant que le monde est de plus en plus petit grâce aux vols internationaux bon marché, au commerce international et à Internet, et les possibilités auxquelles nous avons accès et les idées qui nous influencent sont bien plus nombreuses qu’auparavant. Le CIAT (Centre international d’agriculture tropicale) mène des recherches sur l’évolution des habitudes alimentaires au niveau mondial au cours des 50 dernières années. Il a constaté que :

Notre alimentation actuelle est plus variée qu’il y a 50 ans.

Voyons comment nos régimes alimentaires se sont diversifiés et ce que cela signifie à l’échelle mondiale.

Mangeons-nous encore trois vrais repas par jour ?

Il suffit de se rendre au supermarché pour constater que les choix qui s’offrent à nous sont innombrables. Les cultures agricoles ont migré et sont maintenant produites dans de nouveaux pays. En conséquence, des aliments qui n’étaient pas disponibles il y a 50 ans sont aujourd’hui consommés au quotidien.

La diffusion de ces nouvelles cultures et le fait que nous sommes maintenant en mesure de transporter les aliments beaucoup plus rapidement entraîne une plus grande uniformité des régimes alimentaires dans le monde.

Les habitudes alimentaires se ressemblent de plus en plus dans le monde entier.

Bron: het CIAT blog.

 

Le graphique de gauche nous montre que, depuis les années 1960, les habitudes alimentaires des pays du monde entier se ressemblent de plus en plus. Les points gris se rapprochent du centre, ce qui indique qu’aujourd’hui, les habitudes alimentaires diffèrent beaucoup moins d’un pays à l’autre. Le CIAT a même indiqué que le mode d’alimentation des populations du Cap-Vert, de Colombie et du Pérou est devenu le régime alimentaire moyen.

Le régime alimentaire moyen a évolué dans le monde entier, pour ressembler au mode d’alimentation des populations du Cap-Vert, de la Colombie et du Pérou.

Nous avons plus de choix, mais cela a-t-il un impact positif ou négatif sur notre santé ?

Mais tout d’abord, qu’entendons-nous par « en bonne santé » ?

Lorsque l’on considère à quel point l’industrie alimentaire a changé en « seulement » 100 ans, l’étendue des choix qui s’offre à nous aujourd’hui est une différence évidente. Nous ne nous limitons à ce qui se trouve « dans notre assiette », nous avons accès à des étals et des rayons interminables dans les supermarchés, sur les marchés, sur internet, dans les magasins, dans les restaurants et sur les applications.

L’idée qu’il faut manger ou de ne pas manger tel ou tel aliment n’est pas nouvelle …

Donc, « manger sainement » signifierait « suivre un régime » ?

Le concept de modifier notre alimentation pour mincir ou être en meilleure santé existe depuis 1724. Cette idée de retirer certains aliments du régime alimentaire d’une personne était apparue pour la première fois (bien qu’elle ne soit devenue populaire qu’au début du 20e siècle). Par « manger sainement », nous ne faisons pas du tout référence aux régimes ! En fait, les régimes posent deux problèmes fondamentaux :

  1. Leur nature temporaire – Si nous mangeons peu ou pas du tout pendant quelques jours, nous perdrons certainement du poids. Mais dès que nous recommençons à manger, les kilos perdus reviendront.
  2. L’alimentation est standardisée – Un mode d’alimentation sain pour une personne ne l’est pas forcément pour tout le monde.

Sommes-nous en train de rappeler l’évidence ? Oui, tout à fait ! Tout le monde le sait aujourd’hui, parce que la science l’a prouvé. Des recherches ont été menées sur les effets des différents régimes diététiques sur le corps humain, et maintenant nous savons non seulement que c’est mauvais pour nous, mais aussi pour quelles raisons !

Nous parlons ici des aliments avec une valeur nutritive.

La nutrition, ou du moins l’idée de donner des conseils nutritionnels, existe depuis l’antiquité (vers 2 500 avant notre ère), mais là encore, l’avis du nutritionniste était basé sur l’observation (et les coïncidences) et non sur des principes scientifiques. Historique des découvertes nutritionnelles :

1816 Constatation que les protéines sont une part essentielle de notre régime alimentaire.

1827 Les aliments ont été divisés en glucides, lipides et protides.

1912 Le terme de « vitamine » a été inventé

1926 La Vitamine C a été isolée

1940 Les vitamines et les minéraux ont été ajoutés aux aliments pour la première fois (au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale).

1974 La première pyramide alimentaire a été publiée en Suède.

2002 L’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ont publié des lignes directrices pour établir les objectifs de prévention de l’obésité, des maladies chroniques et des caries dentaires.

Le « trèfle à quatre feuille des aliments » de 1967 avait une allure très différente.

Source: Institut flamand pour une vie saine : le « trèfle à quatre feuilles des aliments » publié en Belgique en 1967 avait une allure très différente.

Le triangle alimentaire belge est apparu pour la première fois en 1997.

Source: Institut flamand pour une vie saine : Le triangle alimentaire belge est apparu pour la première fois en 1997.

En 1997, il a donc été remplacé par la première pyramide alimentaire, avec plus d’indications et une illustration concrète des aliments sains ou nocifs. La pyramide indiquait précisément les quantités maximales que l’on pouvait consommer par jour. Et il indiquait ce qu’il fallait manger avec modération, comme les matières grasses à tartiner et utilisées pour la cuisson. Elle soulignait aussi l’importance de l’activité physique.

Voici à quoi ressemble notre triangle alimentaire aujourd'hui

Source: Institut flamand pour une vie saine : Aujourd’hui, notre triangle alimentaire est très différent.

Le nouveau triangle alimentaire est tout frais et fruité ! Il met les fruits et légumes au premier plan, et les aliments transformés ont été sortis du triangle. Pour la première fois, il tient aussi compte de l’impact sur l’environnement et indique l’importance de l’eau. Regardez cette vidéo pour bien comprendre ce que représente le triangle :

Et enfin, nous savons aujourd’hui que ce qui est sain pour une personne peut ne pas l’être pour une autre.

 Le problème avec les directives nutritionnelles soutenues par le gouvernement – le même que pour les régimes uniformisés – c’est qu’elles ont été formulées pour la « personne moyenne » et son « métabolisme moyen ». C’est problématique car il n’existe pas de « personne moyenne » et la digestion varie d’une personne à l’autre. Le magazine américain « Psychology today » a publié un article montrant que les métabolismes diffèrent en fait beaucoup d’un individu à l’autre, beaucoup plus que nous le pensions. En mesurant la « glycémie postprandiale » (c’est-à-dire la manière dont l’organisme digère le sucre) pendant et après les repas, ils ont découvert que la manière dont l’organisme digère un repas un certain jour peut changer radicalement le lendemain, même s’il s’agit des mêmes aliments ! Cela peut varier considérablement d’une personne à l’autre, ce qui signifie que le même repas peut être sain pour une personne et malsain pour une autre. Par exemple, certaines personnes sont sensibles aux glucides et d’autres non.  Ce qui signifie que ces personnes devraient adopter des habitudes alimentaires totalement différentes.

Les conseils nutritionnels évoluent, mais si nous apprenons à écouter notre corps, nous ne pouvons pas nous tromper, n’est-ce pas ? Et avec la variété des aliments dont nous disposons aujourd’hui, il est possible d’identifier ceux qui sont bons pour notre corps. Dans cette optique, ce choix élargi est une évolution entièrement positive.

Qu'est-ce qu'une alimentation saine ?

Il s’agit en fait d’être à l’écoute de son propre corps.

Mais pas toujours ! Qu’entendons-nous par là ?

Eh bien, le fait que vous ayez envie de sucreries ou de chips ne signifie pas que vous devez céder à cette pulsion, mais que vous devez écouter d’autres signaux émis par votre corps :

  1. Mangez quand vous avez faim.

Cela peut sembler évident, mais avec la manière dont nos journées sont structurées, nous mangeons à des « heures de repas » bien définies. Mais si vous mangez quand vous n’avez pas faim, vous avez beaucoup plus de risque de manger trop, ce qui entraînera des problèmes de santé. Et si vous mangez dès l’apparition de la sensation de faim, au lieu d’attendre qu’elle soit bien installée, vous ferez naturellement des choix plus sains sans avaler tout ce qui vous tombe sous la main.

Mais, comme pour beaucoup de choses, notre appétit change aussi avec l’âge. En général, à mesure que nous vieillissons, notre appétit baisse, mais cela ne pose pas de problème tant qu’il s’agit d’une petite diminution.

Mais c’est différent si votre appétit diminue de manière drastique, car cela peut être une source d’inquiétude qui nécessite de consulter votre médecin. Souvent, les maladies liées à l’âge s’accompagnent d’une diminution de l’appétit, mais une autre cause commune est aussi la solitude ou la dépression. L’ajout d’un élément social à vos repas peut aider à combattre les sentiments de solitude et permet d’associer positivement le repas et les contacts sociaux.

  1. Arrêtez de manger quand vous en avez assez – et avant d’être complètement rassasié.

L’avantage quand vous mangez seul et au moment où vous avez faim, c’est que vous mangerez moins ! Et dès que la faim refait son apparition, vous pouvez manger à nouveau !

Quant à la solitude et à la dépression, s’il est vrai que certaines personnes mangent moins quand elles sont seules, d’autres font exactement le contraire. L’ennui peut aussi être une cause de suralimentation. Si vous êtes dans ce cas, il est particulièrement important d’écouter votre corps afin de ne pas manger pour de mauvaises raisons. Si vous savez pourquoi vous mangez trop, vous pouvez aussi prendre des mesures pour vous attaquer aux causes de votre suralimentation.

Certains médicaments et certaines maladies peuvent aussi causer une suralimentation. Par exemple, les personnes âgées atteintes de démence peuvent oublier qu’elles ont déjà mangé et donc manger à nouveau, ou reprendre les habitudes alimentaires qu’ils avaient dans l’enfance. Garder une trace visuelle des repas déjà consommés peut-être une bonne aide. Par exemple, sur une assiette dans la cuisine.

  1. Soyez attentif à ce que vous ressentez physiquement après un repas.

C’est certainement le conseil le plus important. Gardez une trace de ce que vous ressentez après avoir mangé différents aliments. Si, après certains repas, vous avez un sentiment de somnolence et de lenteur, il se peut que l’aliment consommé ne vous convienne pas. Ne mangez que les aliments avec lesquels vous vous sentez bien, à court et à long terme. Essayez différentes combinaisons pour identifier celles qui fonctionnent le mieux pour vous. Beaucoup de petits repas tout au long de la journée ? Trois gros repas ? Un petit déjeuner complet ou un repas de midi un peu plus copieux ? Votre corps est le meilleur indicateur de ce qui est bon pour vous – écoutez-le !

De quoi ai-je besoin pour devenir un centenaire en bonne santé ? 

Voilà la vraie question ! Et nous cherchons les réponses, nous en trouvons de nombreuses et variées, ce qui, encore une fois, est lié à la grande variété de choix qui s’offrent à nous aujourd’hui ! Mais il n’y a pas de réponse qui fonctionne pour tout le monde, comme les centenaires interviewés par le magazine américain Good Housekeeping l’ont illustré. On a demandé à 25 centenaires ce qui les conserve en bonne santé. Leurs réponses allaient de « rester célibataire » à « danser »… Voici un résumé de leurs réponses en matière d’alimentation :

  • Un petit verre chaque soir (surtout du gin tonique)
  • Une cuillerée de miel chaque jour
  • 6 à 8 tasses de café par jour
  • Une bière tous les jours à seize heures.
  • Une goutte de whisky dans le thé du matin
  • Un bol de flocons d’avoine par jour.
  • Une boîte de boisson gazeuse allégée par jour
  • Un œuf trois fois par jour (dont 2 crus) pendant 90 ans.
  • Du bacon et des pommes de terre à tous les petits-déjeuners.
  • Un verre de vin rouge et des légumes du jardin chaque jour
  • Deux bâtons de chocolat noir par jour (et plusieurs siestes).

Mais est-ce que cela signifie vraiment qu’il suffit de suivre l’une de ces habitudes pour devenir centenaire ? Ou est-ce que simplement que nous aimons penser que ces habitudes nous font vivre plus longtemps ? Est-ce vraiment à cause de ces bâtons de chocolat et de ce petit verre que nous restons en bonne santé ? Ou est-ce parce que ces petits plaisirs nous rendent heureux ? Une chose est sûre : il n’y a pas de réponse unique et universelle. Nous devons découvrir par nous-mêmes ce qui fonctionne pour nous, et le seul moyen d’y parvenir est d’écouter notre corps.

Sources :

Kammlade, S. Khoury, C. 2017. Five surprising ways people’s diets have changed over the past 50 years. CIAT Blog.

Mohan, A. 2013. Food for thought: Consumers’ changing attitudes toward food. Packaging World Website.

O’Shaughnessy, N. 2017. The Changing Face of Global Eating Patterns.

 

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