Journée internationale des femmes : femmes d'inspiration | Stannah

Journée (inter)nationale des femmes : des femmes belges, sources d'inspiration

Journée (inter)nationale des femmes, nous voulons mettre à l'honneur ces femmes belges qui sont des sources d'inspiration proches de nous

Écrit par Stannah

Journée internationale des femmes

Des découvertes scientifiques révolutionnaires et salvatrices à la maîtrise des lettres en passant par les actions pour la paix et les droits de l’homme. Le rôle des femmes à travers le monde a toujours été d’une importance cruciale. Bien que la Journée internationale des femmes souhaite mettre toutes les femmes à l’honneur, il est frappant de constater que de nombreuses femmes inspirantes ont aujourd’hui un âge assez avancé.

Elles ont des rides et des cheveux blancs comme des médailles durement gagnées. Ces femmes ont été actives dans leurs domaines respectifs pendant des décennies au cours desquelles elles ont vécu et ont été à l’origine d’événements d’une importance incommensurable.

Le 8 mars est une journée internationale qui célèbre les accomplissements des femmes dans le domaine social, économique, scientifique, culturel et politique. La Journée internationale des femmes est également un appel à l’action pour accélérer la marche vers l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est aussi une célébration des « femmes ordinaires » qui ont joué un rôle décisif dans l’histoire de leur pays et de leur communauté. En Belgique, nous célébrons la Journée nationale de la femme le 11 novembre.

Table des matières :

Signification et histoire de la Journée internationale des femmes
L’importance de célébrer la Journée internationale des femmes
Le saviez-vous ? Les chiffres révélateurs de l’UNESCO et des Nations Unies
Le droit de vote des femmes en Belgique
Des femmes belges inspirantes – d’hier et d’aujourd’hui
Des citations inspirantes de femmes du passé

Signification et histoire de la Journée internationale des femmes

Selon l’Organisation internationale UNESCO, le premier événement qui donna lieu à ce qui allait devenir la Journée internationale des femmes s’est tenu le 28 février 1908. Ce jour-là, 15 000 femmes ont manifesté dans les rues de New York pour faire valoir leurs droits. Ce n’est qu’en 1945 toutefois que la Charte des Nations Unies a établi pour la première fois le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes à l’échelle internationale. Il y a 42 ans, le 8 mars 1975, l’ONU célébrait sa première Journée internationale des femmes.

Ensuite, des pays du monde entier se sont réunis le 8 mars pour célébrer les accomplissements des femmes dans le domaine social, économique, culturel, scientifique et politique.

L’objectif de cette journée est de mettre l’accent sur le rôle des femmes dans l’innovation, l’éducation et le travail et de promouvoir ainsi un monde plus inclusif et plus égalitaire. Les femmes du monde entier sont reconnues pour leurs efforts

L’importance de célébrer la Journée internationale des femmes

La Journée internationale des femmes est l’occasion de réfléchir sur les résultats atteints, de célébrer le courage et la détermination de ces femmes, célèbres ou ordinaires, qui ont joué un rôle extraordinaire pour le progrès de notre civilisation.

Nous voulons tous vivre dans une société où les femmes et les filles sont libres de faire leurs propres choix. Un monde libéré de la violence et des discriminations. Il est donc essentiel de partager les expériences et de faire connaître les bonnes pratiques pour conscientiser plus largement. Et défendre des politiques et stratégies de genre pour que cessent les violences faites aux femmes.

Le saviez-vous ? Les chiffres révélateurs de l’UNESCO et des Nations Unies

Le monde change et beaucoup de ces changements ont des conséquences importantes pour les femmes. Malgré les nouvelles possibilités qui leurs sont ouvertes, il reste un long chemin à parcourir avant d’atteindre notre objectif « Planète 50-50 en 2030 », car les chiffres suivants restent une réalité dans le monde entier :

  • 31 millions de filles en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisées (UNESCO, 2013) ;
  • 35 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans leur vie (ONU, 2015) ;
  • Près des deux tiers des analphabètes sont des femmes, pourcentage qui est resté inchangé depuis vingt ans (ONU, 2015) ;
  • Moins de 4 % des 500 plus grandes entreprises mondiales sont dirigées par une femme (ONU, 2015) ;
  • Les femmes représentent les 2/3 des citoyens les plus pauvres de la planète (UNESCO, 2014) ;
  • Les femmes sont sous-représentées dans les secteurs scientifiques et technologiques. Seulement 29 % des chercheurs dans le monde sont des femmes (UNESCO, 2014).
  • En 2017, la Belgique était 31e dans le classement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est-à-dire une place au-dessus de nos voisins du Nord, les Pays-Bas.

Pour consulter ce classement cliquez sur le lien affiché en bleu. L’ONU propose aussi un site d’information à ce sujet.

Le droit de vote des femmes en Belgique

De nos jours, nous considérons le droit de vote de femmes, comme parfaitement naturel. Pourtant, les femmes du début du siècle dernier ont dû lutter avec acharnement pour l’obtenir. En Belgique, les femmes disposent du droit de vote depuis moins d’un siècle. C’est en partie grâce à Marie Popeline et Emilie Claeys (nous détaillerons leurs parcours dans la suite de cet article) que les femmes belges ont finalement été autorisées à voter.   En 1919, les femmes ont obtenu le droit de vote au niveau communal, malgré certaines restrictions, ce qui fut une avancée prudente pour le droit de vote des femmes. Les femmes ont aussi obtenu le droit d’éligibilité, ce qui signifie qu’elles ne pouvaient pas voter mais avaient le droit de se présenter aux élections. Après la Seconde Guerre mondiale, le principe fut enfin accepté et toutes les femmes ont pu voter en Belgique à partir de 1948.

Affiche de 1946 pour le droit de vote des femmes

 Affiche de 1946 pour le droit de vote des femmes en Belgique | Source: De Standaard

Des femmes belges inspirantes – d’hier et d’aujourd’hui

Heureusement, notre belle Belgique compte suffisamment de femmes inspirantes, nous allons en citer quelques-unes. Nous regrettons de n’avoir pu sélectionner que quelques exemples, mais nous vous invitons à faire vos propres recherches !

Des citations inspirantes de femmes du passé

5 féministes belges posent ensemble

De gauche à droite : Marie Popelin, Isala van Diest, Isabelle Gatti de Gamond, Emilie Claeys et Léonie la Fontaine.

La première docteure en droit ; Marie Popelin : à 37 ans, elle a entamé ses études de droit à l’Université libre de Bruxelles, c’était en 1883. Cependant, elle n’avait pas accès à la profession d’avocate parce qu’elle était une femme. Ce fut une affaire de poids dans la société belge car elle est apparue à un tournant de la sensibilisation au féminisme en Belgique. En 1892, avec Isala van Diest et l’avocat Louis Franck, entre autres, elle fonde la Ligue belge du droit des femmes. Plus tard, en 1905, Marie Popelin fonda l’antenne belge : le Conseil national des femmes, qui existe toujours et demeure actif dans de nombreux domaines se rapportant au droit des femmes. Grâce à sa fondatrice et en son nom, le Conseil a contribué à de nombreuses évolutions et nous espérons qu’au moins autant de changements positifs sont à venir !

La militante pour le droit des femmes Emilie Claeys : en 1886, elle devint présidente du club de propagande socialiste pour les femmes. Sous l’impulsion de ce club, le parti a inscrit le droit de vote des femmes à son programme électoral de 1893. Elle a aussi publié diverses brochures sur les droits des femmes et, en 1893, elle fut élue au Conseil national du POB et représenta la Flandre au Congrès de l’Internationale ouvrière socialiste en Suisse. Cette même année, elle devint aussi l’éditrice du journal Vooruit et fonda avec Nellie van Kol la Hollandsch-Vlaamsche Vrouwenbond (Ligue des femmes hollandaises-flamandes) et son organe de presse, le magazine De Vrouw.  Elle s’est engagée pour l’égalité des droits, le contrôle des naissances et la contraception, des luttes qui ne lui ont pas attiré les faveurs de l’Église catholique.

La première femme médecin, Isala van Diest : pour échapper à l’interdiction pour les femmes d’étudier en Belgique, elle s’est rendue en Allemagne afin de préparer ses études universitaires de médecine. Revenue en Belgique en 1873, les seules études qu’elle fut autorisée à suivre à l’Université de Louvain furent l’obstétrique. Elle refusa ce choix imposé et partit pour Berne, où les femmes avaient le droit d’étudier depuis 1872. En 1879, devenue docteure en médecine, elle partit pour l’Angleterre afin de travailler en tant que femme médecin, ce qui était permis dans ce pays. Elle est alors entrée en contact avec plusieurs féministes anglaises. De retour en Belgique en 1882, elle fut finalement autorisée à exercer la médecine par décret royal en 1884. À Bruxelles, elle a travaillé au sein d’un refuge pour les anciennes prostituées et a ouvert son propre cabinet en 1886.  Elle s’est impliquée dans une organisation de lutte contre la traite des femmes et la prostitution réglementée. Féministe convaincue, elle fonda une association pour les droits des femmes en 1890, avec Marie Popelin et Louis Franck.

La militante pour la scolarisation des filles, Isabelle Gatti de Gamond : féministe et fondatrice de plusieurs écoles secondaires pour filles. Cette femme intelligente considérait l’éducation comme une arme fondamentale dans la lutte pour l’égalité des droits entre les sexes.  Encouragée par sa mère, elle a lancé le magazine « Cahier de Femmes », où elle a pu coucher ses idées sur papier. En 1864, elle fonda sa première école secondaire pour filles en langue française. Avec des enseignants libre-penseur et des matières enseignées très avant-gardistes. Avec pour motivation l’idéal de former des femmes émancipées et respectées pour leur travail, leur talent et leurs connaissances. Au cours des dix années suivantes, Isabelle fonda 18 écoles sur les mêmes principes. Elle fut une source d’inspiration pour les futures féministes appelées les Gatticiennes. Marie Popelin était l’une d’entre elles. En 1889, elle abandonna la direction de ses écoles et était très déçue du manque de progrès vers le suffrage universel. Ce dernier ne deviendra réalité qu’en 1848.

Une des pionnières du féminisme belge, Léonie la Fontaine : membre de la Ligue belge des droits des femmes, du Conseil national des Femmes belges et de la section belge de la Ligue internationale pour la paix et la liberté des femmes, elle a été une véritable combattante des droits des femmes en Belgique et à l’étranger. En 1909, elle instaura l’Office central de documentation féminine et initia dans sa propre maison une bibliothèque de la Ligue des droits des femmes, dans le but de faciliter l’information des filles dans leurs choix professionnels. Malheureusement, elle est décédée l’année où les femmes ont été autorisées à voter pour la première fois. Mais elle ne sera jamais oubliée pour l’ampleur de son action.

Suivez ce lien pour découvrir la vie d’autres femmes inspirantes.

Quelques-unes des femmes les plus importantes de l’histoire de la Belgique  

5 femmes importantes de l'histoire Belges
De gauche à droite : Marguerite Legot, Marie Janson, Jeanne de Constantinople et Jeanne Devos

Nous avons déjà évoqué certaines femmes qui ont joué un rôle de premier plan, comme le docteur Isala van Diest et Marie Popelin. Mais, heureusement, beaucoup d’autres femmes remarquables ont apporté une contribution significative à notre histoire nationale, au cours du siècle dernier et des siècles précédents.

La première femme ministre, Marguerite Legot : elle fut non seulement la première femme ministre en Belgique, mais aussi la première femme ministre d’un État. Elle a commencé sa carrière en tant que docteure en droit et en exerçant la profession d’avocate. Elle a également enseigné en tant que professeure de droit civil et de droit constitutionnel à l’école sociale de la KAV. Il est frappant de constater que lorsqu’elle a été élue en 1946, les femmes n’avaient toujours pas le droit de vote en Belgique. Elle a été secrétaire de la Chambre de 1953 à 1958 et a siégé au Parlement européen de 1958 à 1961. De 1965 à 1968, elle fut ministre de la Famille et du Logement, devenant ainsi la première femme ministre en Belgique. En 1974, elle fut élue secrétaire d’État, puis présidente ou vice-présidente de diverses organisations pour les femmes et la famille. Comme écrit dans sa biographie rédigée par son fils : « Marguerite De Riemaecker-Legot : une femme remarquable », elle était assurément une femme remarquable.

La Comtesse de Flandre et de Hainaut, Jeanne de Constantinople : ayant porté ce titre de 1205 à 1244, elle était la fille aînée du comte Baudouin IX de Flandre et de Marie de Champagne, Impératrice de Constantinople. Jeanne s’est mariée deux fois, d’abord avec le fils du roi du Portugal, Ferrand de Portugal, et en secondes noces avec Thomas de Savoie. Cependant, les deux mariages sont restés sans enfant, et après sa mort, son trône fut transmis à sa sœur Marguerite. Jeanne était connue comme une femme déterminée et pieuse. Sous son règne, de nombreuses abbayes et couvents ont vu le jour, et elle a également apporté un grand soutien aux hôpitaux et aux léproseries. Lorsqu’elle les dirigeait, les villes flamandes ont vu leur pouvoir économique et leur prospérité s’accroître considérablement. Une femme certainement remarquable à une époque où les femmes étaient très peu respectées.

La sœur Jeanne Devo : cette femme impressionnante a consacré sa vie à aider les pauvres parmi les pauvres. Ainsi, elle s’est engagée pour aider les déshérités des bidonvilles indiens à Bombay. Elle est née à Hageland dans une famille de quatre sœurs. Elle a enseigné pendant quelque temps et n’est entrée au couvent que dans la trentaine. Elle est entrée auprès des Sœurs missionnaires du Cœur immaculé de Marie. Inspirée par le Mahatma Gandhi, elle voulait se rendre en Inde pour aider la population. Elle dut attendre longtemps pour obtenir son visa, mais elle mit ce délai à profit pour étudier l’orthophonie et se spécialiser dans l’enseignement pour les personnes sourdes et aveugles. Dans les années 1960, elle a enfin pu se rendre en Inde. En contact avec d’autres religions, elle a renoncé à son objectif initial d’évangélisation parce qu’elle voulait vraiment se concentrer sur l’aide aux nécessiteux qu’elle rencontrait en grand nombre. Elle a utilisé sa foi comme source d’inspiration. Elle voulait changer le système indien en profondeur, alors elle a travaillé dur pour sensibiliser la population à la prostitution et la maltraitance enfantines, à la lutte contre la pauvreté et au système de castes qui prévaut en Inde.Jeanne Devos a fondé le National Domestic Workers Movement, elle s’est occupée des enfants des rues et des domestiques maltraités. Une femme inspirante dont tous les Belges peuvent être fiers.

La première femme entrée au Sénat de Belgique, Marie Janson : elle est issue d’une famille engagée et a été scolarisée avec Isabelle de Gatti de Gamond, dont nous avons parlé plus haut dans l’article. Son père était Paul Janson, l’une des principales figures de l’aile progressiste du mouvement libéral. Sa mère était enseignante avec Gatti de Gamond. Au cours de la Première Guerre mondiale, elle a travaillé comme assistante sociale, et en 1921, elle fut élue au conseil communal de sa ville natale de Saint-Gilles, où elle a siégé jusqu’en 1955. En 1921, elle fut élue en tant que sénatrice cooptée, devenant la première Belge à siéger au Sénat. Elle y demeura jusqu’en 1958. Elle fut l’une des cofondatrices des Femmes prévoyantes socialistes et membre du Comité national des femmes socialistes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engagea activement pour protéger les enfants juifs.

: Women’s day the 8th of March

Depuis sa création, la Journée internationale des femmes est devenue une célébration mondiale des accomplissements des femmes d’hier et d’aujourd’hui, tournée vers l’avenir des nouvelles générations.

Tout au long de l’histoire, les femmes ont démontré qu’elles peuvent apporter de nouvelles qualités et des compétences de direction, qu’elles sont capables de faire avancer notre monde d’une manière plus coopérative et moins conflictuelle. Les femmes et les hommes ont intérêt à vivre ensemble dans une société basée sur la justice.

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